Dans certains scénarios d’enquête, les personnages doivent faire face à une galerie de suspects et démasquer parmi eux lequel est le coupable.
Les indices matériels ou les témoignages recoupés feront partie des éléments qui permettront aux joueurs d’avancer dans l’histoire, mais pas autant que les interrogatoires poussés de suspects, où il faudra détecter le mensonge. Comment jouer un PNJ qui ment de façon efficace, autrement dit ni trop évidente, ni trop difficile à déceler ?
Ce qu’il est possible d’utiliser
La solution la plus simple et la plus expéditive consiste à accorder à des personnages disposant de facultés comme empathie, perception, de « lancer les dés » pour détecter le mensonge. Cela peut servir à débloquer certaines situations et devrait être privilégié dans les jeux plutôt à tendance ludiste et utilisant de nombreux systèmes de règles.
Mais pour les jeux ou les tables qui visent plus à l’interprétation et à l’immersion, ou pour les meneurs qui ne veulent pas laisser ce facteur de vérité/mensonge entre les mains du hasard, mais uniquement au bon jugé des joueurs et de leur intuition, alors il faut que le MJ « joue » un PNJ qui mente.
Pour un MJ qui est plutôt bon acteur, en s’immergeant bien dans la peau du personnage, il devrait réussir à faire passer le trouble qui habite quelqu’un qui ment naturellement. Mais certaines personnes mentent mieux que d’autres et pour retranscrire ces différences, le MJ devrait accentuer son jeu, notamment dans le cas où la personne est particulièrement lisible.
Pour jouer un personnage qui ment, le meneur peut :
- Délibérément fuir du regard les joueurs
- Cligner plus fréquemment des yeux lorsque le regard croise celui des joueurs
- Réciter les mensonges d’une façon non naturelle, comme si tout avait été appris par cœur.
- Cacher votre bouche
- Jouer avec un stylo, un dé ou quelque chose du même style : mentir rendez nerveux.
- Répondre par une question : ce n’est pas vraiment un mensonge mais un moyen de détourner la conversation.
- Jouer la carte de l’intimidation : une réponse courte ou abrupte, une personne en colère, voilà qui peut suffire à cacher une vérité.
- Rester dans le vague : une autre option qui permet de ne pas mentir, mais de laisser les joueurs comprendre que quelque chose ne tourne pas rond.
Ce qu’il vaut mieux éviter
L’une des ambiguïtés du jeu de rôle est que le meneur va souvent également, dans le cours normal du jeu, faire appel à son imagination pour improviser dans un moment non prévu du scénario. Tous les signes de langage corporel qui s’apparentent à l’appel à l’imagination doivent donc être évités quand on joue un mensonge : par exemple, l’hésitation ou bien regarder vers le haut et à gauche (si vous êtes droitier) peuvent être des signes que vous pouvez faire naturellement, sans vous en rendre compte quand vous improvisez une histoire ou une partie de l’histoire. Ils sont donc à éviter quand vous voulez jouer le mensonge d’un PNJ.
Il faut enfin savoir utiliser ces petites astuces dans les bons jeux. Si par exemple votre jeu intègre une notion de « conflit social » ou de « joute verbale » dans laquelle peuvent se lancer les personnages qui veulent obtenir la vérité, alors il vaudra mieux utiliser ce système plutôt que de se baser sur l’interprétation. Même si, certains jeux pourront intégrer ces interprétations dans le système de conflit social, par exemple sous fore de bonus ou de malus (bonus pour une bonne interprétation sur une « passe d’arme » de la joute verbale, malus en cas de répétition d’un argument ou du même mensonge au cours du conflit).
Bien sûr, un meneur expérimenté aura déjà vécu ces situations et saura les maîtriser, mais attention car parfois, un meneur qui « ment » trop bien en tant que PNJ peut aussi perdre ses PJs dans les méandres d’une enquête, ce qui peut être passionnant à petite dose, mais risque de nuir au plaisir de jeu si cela se produit trop souvent.
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